
Espèces menacées ou en voie d’extinction : Mobilisons-nous ! Sauvegardons la biodiversité ! Nos éco délégués en mission au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris (MNHN)
Publication : (actualisé le )



Nos jeunes se mobilisent pour la préservation des espèces naturelles menacées ou en voie d’extinction.
Pour cela une sensibilisation et une bonne connaissance sont les prérequis fondamentaux.
Mercredi 29 janvier, nos éco délégués se sont rendus au jardin et à la ménagerie du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris (MNHN).
La matinée a été consacrée aux plantes et l’après-midi aux animaux.
Tout d’abord, les végétaux avec la collection du Jardin des Plantes.

Jardin botanique riche de quatre siècles d’aventures scientifiques, le Jardin des Plantes est le cœur historique du Muséum National d’Histoire Naturelle.
À la pointe de la recherche et témoin vivant de l’histoire, ce jardin de science a pour vocation de réunir des collections végétales, de les étudier et de les présenter au public.
Contrairement à un jardin classique contenant des espèces sélectionnées par l’Homme, au MNHN, seules des espèces sauvages issues de milieux naturels grandissent.
Un enseignant-chercheur nous a expliqué la difficulté de faire pousser et multiplier des espèces naturelles hors de leur milieu.
Les scientifiques essaient de récréer le plus fidèlement leur biotope, c’est-à-dire leur milieu de vie avec les paramètres physico-chimiques de température et d’humidité.
Toutefois, toutes les conditions ne peuvent pas être réalisées, notamment l’altitude ou le vent et là, les plantes doivent s’acclimater.
C’est le cas, par exemple, des edelweiss qui, à Paris, à basse altitude, atteignent la hauteur de 30 cm alors, qu’à flanc de roche aux environs de 2000 m, elles atteignent au maximum 10 cm.
Nous avons visité les espaces suivants :
– L’Ecole de Botanique qui présente la diversité des plantes des régions tempérées organisées selon la classification scientifique ;

– Le Jardin écologique qui regroupe les groupements végétaux d’Île-de-France ;

– Le jardin des abeilles et des oiseaux qui constitue une réserve de biodiversité naturelle ;

– Le Labyrinthe : arbres et arbustes, dont de nombreux spécimens historiques ;

– Le jardin alpin composé de plantes montagnardes regroupées par origines biogéographiques.

Puis l’enseignant-chercheur nous a présenté la banque de graines :

Il s’agit d’une collection de semences vivantes au service du jardin et de la recherche.
Stockées en chambre froide et congélateurs, leur capacité germinative est conservée pendant plusieurs dizaines d’années.
Il faut savoir que les scientifiques parcourent la France en la quadrillant par surface de 15km² pour collecter ces graines qui seront rapportées à la graineterie du MNHN.
Une partie sera hautement conservée et une autre sera cultivée dans le jardin du muséum.
Elle comprend donc trois collections :
1) La collection active « nature » (6 000 échantillons) est constituée de semences récoltées en nature dans différentes régions de France.
Elle sert à l’enrichissement du jardin et aux échanges dans le réseau des jardins botaniques par l’intermédiaire d’un petit catalogue édité chaque année appelé « index seminum ».
2) La collection active « jardin » ( 2 000 espèces/an) comprend des semences récoltées dans différents secteurs du Jardin des Plantes et sur les porte-graines en culture à la graineterie.
Elles servent à reconstituer les stocks et à produire de jeunes plantes pour le Jardin.
3) La collection Ensconet (5 600 échantillons conservés depuis 2006) concerne des espèces sauvages de la flore de France, sélectionnées pour une conservation à long terme dans le cadre du programme européen Ensconet de sauvegarde de la diversité de la flore d’Europe.
L’enseignant chercheur nous a donné de bons conseils de culture qui pourront utilement être réinvestis dans notre jardin pédagogique au collège.
Kheila de notre brigade verte s’enthousiasme déjà !
La visite des Grandes Serres avec les plantes tropicales pour évoquer les étapes de l’évolution des végétaux sera pour une prochaine fois.

Maintenant direction la MENAGERIE pour la visite du plus ancien zoo du monde !
Ouverte en 1794, la Ménagerie est un des plus anciens zoos du monde !
Elle a vu passer des espèces variées et des pensionnaires célèbres Zarafa, la première girafe vue en France, offerte à Charles X par le vice-roi d’Egypte en 1826 ou aujourd’hui Nénette, la femelle orang-outan.
La majorité des pensionnaires est née en captivité ou provient d’échanges et de prêts entre zoos.
Pour le bien-être animal, actuellement, sont privilégiées les espèces de petite et moyenne taille, pour beaucoup d’entre elles menacées d’extinction : pandas roux, panthères des neiges, oryx d’Arabie, orangs-outans, outardes, grues à cou blanc ou encore tortues des Seychelles.
Ce zoo historique de Paris assume ainsi son rôle de pionnier en privilégiant la rareté aux espèces.
Quel est le rôle des zoos dans la conservation des espèces menacées ?
Les collections d’animaux en captivité existent depuis l’antiquité, les premiers zoos ont ouvert au public au XVIIIe siècle mais ce n’est que dans les années 70, que la communauté mondiale des parcs zoologiques a pris conscience du rôle qu’elle pouvait jouer dans la conservation des espèces menacées.
L’un des pionniers fut Gérard Durell, fondateur puis directeur du Zoo de Jersey.
En 1972, lors d’une conférence, il appelle les parcs zoologiques à développer des “Zoo Banks”, des groupes de reproducteurs viables qui pourraient survivre à l’extinction des espèces dans la nature.
Son appel sera suivi en Grande Bretagne, aux Etats-Unis, puis en 1985 par les Européens qui fondent alors les programmes d’élevage, nommés EEP (Endangered European Programs) ou ESB (European Studbooks).
La Ménagerie participe à 48 programmes d’élevage européens, notamment : le cheval de Przewalski, la panthère longibande, l’orang-outan, le panda roux, l’ara de Buffon, le Martin de Rothschild, le boa de Cuba…
Ces programmes sont encadrés par l’Association Européenne des Parcs zoologiques (EAZA).
Chaque programme commence par la création d’un livre généalogique tenu par un responsable qui répertorie tous les spécimens en captivité, inventorie tous les ascendants jusqu’aux ancêtres sauvages, appelés “fondateurs”, le met à jour en fonction des naissances et de la mortalité.
Si le nombre de fondateurs est suffisant (entre 25 et 50) et que la population est potentiellement viable, l’ESB est mis à niveau en EEP.
Le responsable du livre généalogique devient alors coordinateur d’espèce et chaque année, après les mises à jour du livre généalogique, il formule ses recommandations, prescrit les appariements (la formation des couples) et les échanges entre les zoos.
Le principe des élevages conservatoires est de maintenir en captivité des populations viables d’animaux sauvages, qui seront susceptibles d’être réintroduits dans la nature, si leur milieu est stabilisé ou restauré.
Les espèces candidates à la réintroduction sont relativement rares car les conditions requises sont complexes : il faut s’assurer que l’habitat soit favorable, respecter des règles strictes concernant l’origine, la qualité génétique et sanitaire des animaux à relâcher, les capacités du milieu et les possibilités de suivi scientifique avant et après le lâcher.
Parmi les espèces qui ont été réintroduites avec succès on peut citer : en France, l’outarde canepetière ; sur la péninsule arabique, l’Oryx d’Arabie, éteint à l’état sauvage ; au Brésil, le Tamarin lion doré.
Trois espèces présentes à la Ménagerie.

En lien étroit avec la mission de conservation, les programmes de recherche sont multiples et concernent de nombreuses disciplines : la génétique des populations, la physiologie et l’éthologie.
Ces différents thèmes auxquels s’ajoute la recherche en médecine vétérinaire (les pathologies, l’épidémiologie et la physiologie).
Nos jeunes ont visité la nurserie.
Actuellement, ce sont les tatous qui sont en couveuses.

Nos éco-délégués ont particulièrement appréciés la panthère des neiges, le panda roux et surtout Nénette et Java les orangs-outangs !
Pour l’anecdote, elle est née à Bornéo et elle a été adoptée à l’âge de 3 ans à la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris car elle aurait été incapable de survivre dans son milieu naturel ; sa mère ayant été abattue par des braconniers.

Nénette appartient à la sous-espèce Pongo pygmaeus pygmaeus, qui est en danger critique d’extinction d’après l’évaluation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), notamment à cause de la perte de leur habitat due à la déforestation et aux incendies, de la chasse illégale et des épidémies.
Elle cohabite avec notamment Java, une jeune âgée de 6 ans qui a bien fait rire nos éco délégués avec ses facéties !
Nénette fait partie du programme européen pour les espèces menacées (EEP) de son espèce, un programme d’élevage conservatoire de l’Association européenne des zoos et aquariums (EAZA).
Elle a eu quatre fils qui sont nés à Paris.
Nénette fait partie des grands singes connus pour réaliser des dessins.
Elle (et ses compagnons orangs-outans) va connaitre un agrandissement de son espace de vie d’environ 600m².
Ces travaux s’inscrivent dans un projet de rénovations d’envergure amorcé par le Muséum National d’Histoire Naturelle.
Le bien-être des animaux est toujours pris en compte dans l’aménagement des enclos.
La satisfaction de leurs besoins fondamentaux détermine la conception d’enrichissements comportementaux à cet effet, les soigneurs rivalisent d’imagination pour favoriser les jeux, l’exploration et augmenter le temps de recherche de la nourriture.
Une journée productive pour nos éco délégués qui se feront les ambassadeurs de ce lieu pour lequel une seule visite n’est pas suffisante et qui certainement deviendra leur balade préférée !
