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Les éco-délégués à la Bergerie nationale de Rambouillet

Publication : (actualisé le ) par Angélique Bodinier

Mercredi 13 novembre, les éco-délégués ont pris le car, direction Rambouillet, pour une visite de la Bergerie nationale, qui, grâce à son troupeau exceptionnel de moutons mérinos, a acquis une renommée d’excellence, à travers le monde, comme conservatoire génétique, pôle de recherche et de formation.
C’est aussi une ferme, une véritable exploitation agricole autonome et entièrement bio, favorisant les circuits courts et le bien-être animal.
Un magnifique support pédagogique pour nos éco délégués très curieux.

Partons à sa découverte !

Charlie, généticien, nous a accueilli et guidé à travers la ferme.
Naturellement, la visite a débuté par la bergerie.

I. Les éco-délégués à la découverte du troupeau de moutons Mérinos.

Arrivés à la bergerie, les élèves ont adoré ces moutons ; pourvus d’une épaisse toison, ressemblant à de véritables peluches vivantes.
La bonne odeur du foin du matin, l’ambiance chaude et calme, uniquement rythmée par quelques bêlements, leur a beaucoup plu.
Un gite dans lequel les animaux peuvent, à leur guise, venir s’abriter ou aller paître dans les prés alentours.
Charlie a expliqué la différence entre le foin et la paille avant que les élèves débitent un ballot pour nourrir ces gourmands et en profitent pour caresser leur douce toison.

Ce temps enchanteur, réhaussé par les magnifiques couleurs des feuilles d’automne, bien loin de l’environnement ultra urbain de notre collège, a ravi notre brigade verte !

Pourquoi ce mouton est-il si exceptionnel ?

Le mérinos est une race ovine originaire d’Espagne, élevée principalement pour sa laine.
Dès 1801, Napoléon Bonaparte, Premier Consul, lança un vaste projet d’élevage, visant à la production en quantité, à la fois bouchère et lainière, pour s’affranchir du quasi-monopole anglais du coton.
La laine mérinos est éprouvée depuis des siècles et reconnue aujourd’hui pour offrir des fonctionnalités inégalées par les autres textiles.
Par exemple, les alpinistes sont particulièrement exposés à des conditions extrêmes au cours des différentes saisons et ont donc besoin de vêtements qui protègent et fonctionnent de manière fiable, dans toutes les situations.
La laine mérinos présente, ici, de nombreux avantages : elle isole bien, elle ne gratte pas au contact de la peau, elle évacue l’humidité, elle est antistatique, elle n’a pas d’odeur, elle est légère et conserve sa forme sans se froisser.
Et tout cela de façon naturellement durable !

La laine neutralise les odeurs.
Qui aime sentir mauvais ?
La laine permet de partir en montagne, plusieurs jours, avec moins de vêtements car elle a un effet antibactérien.
Cela est lié à la structure de la fibre de laine : sa surface rappelle les carreaux (alors que les fibres synthétiques sont lisses), les bactéries ont ainsi du mal à s’y accrocher.
Et ce sont précisément ces bactéries, précisément leurs gaz, qui sont responsables des mauvaises odeurs.

Grâce à la laine mérinos, il y a moins de sueur sur la peau, car l’humidité est absorbée directement dans la fibre.
En outre, les fibres de laine ont comme une sorte de « machine à laver intégrée » : la kératine (donc les molécules protéiques de la fibre Mérinos), qui détruit les bactéries qui sont à l’origine des mauvaises odeurs.
Nous pouvons ainsi bénéficier de la fonction autonettoyante incroyable de la laine pour laver beaucoup moins souvent les vêtements en laine mérinos.
Après une randonnée, il suffit d’aérer le vêtement.
Il peut être remis le lendemain sans aucune odeur désagréable.
Pour la plus grande joie de vos amis comme de l’environnement !

Nos éco-délégués souhaitent se lancer dans un atelier « Tricot en laine mérinos », dès leur retour au collège.
Un éco-geste créatif !

Excellente initiative !

II. Faire son beurre, ce n’est pas sorcier !

Après la visite de la bergerie, direction l’étable.
Le cheptel se compose de 2 races de vaches : la prim’holstein et la montbéliarde.
Ce sont d’excellentes vaches laitières pour la fabrication de beurre, crème, yaourts et fromages.
La montbéliarde produit aussi une viande de qualité.
Ce sont toutes deux des races bovines de grande taille.
Les femelles mesurent 1,46 m de hauteur au garrot et 700 kg, les mâles 160 à 170 cm pour 1200 kg.
Leurs bassins présentent une bonne faculté de vêlage et leurs mamelles sont amples, bien attachées avec des trayons bien orientés.
Ces critères induisent une bonne production laitière avec un risque de maladie faible et une bonne vitesse de traite.
Ce sont des championnes qui produisent 93 litres de lait par jour !

Pour leur bien-être, seuls 23 litres sont prélevés, stockés dans la citerne afin que ce lait soit stérilisé (5 secondes à 130°C pour le lait stérilisé UHT (Ultra Haute Température)).

Evidemment, pour pouvoir produire du lait, une vache doit avoir mis bas un veau.
Les élèves ont été surpris de voir un veau âgé d’à peine 24h !

En salle de traite, Charlie a expliqué l’importance fondamentale d’une hygiène rigoureuse.

Ensuite, direction le laboratoire pour la fabrication de beurre frais.

Du lait cru jusqu’à la motte de beurre, il s’agit simplement de récupérer la matière grasse naturelle du lait.
En effet, on en a tous fait l’expérience, en préparant une crème fouettée ou de la chantilly, que si l’on bat la crème trop longtemps, elle finit par se transformer… en beurre !
Faire du beurre est donc très simple :

1) On sépare le lait de la crème se formant à la surface du lait cru après quelques heures de repos.

2) La crème est ensuite barattée, c’est-à-dire fortement agitée jusqu’à ce qu’elle forme des grains jaunes trempant dans du liquide.
Cette émulsion est une inversion de phase !

3) On filtre pour séparer le beurre du petit-lait.

Tous ont réussi à fabriquer leur propre beurre frais.
Et quelle ne fut pas leur joie quand ils ont pu déguster leur beurre fabriqué par eux-mêmes à la sueur de leur front !
Nos éco-délégués l’ont grandement apprécié, il était vraiment délicieux, très loin des versions industrielles consommés au quotidien...
Ils l’ont savouré.
Ils avaient hâte de baratter leur beurre ce soir pour leur bon petit-déjeuner de demain matin !
Voilà un simple et très bon éco-geste !

Une mise en bonne bouche avant le pique-nique au chaud dans l’écurie.

L’après-midi a été consacrée à la découverte des autres animaux : les chèvres, les lapins, les cochons, les volailles…
Nos jeunes élèves ont été ravis de caresser les animaux.
Ils ont pu connaître ainsi des mots nouveaux (noms des mâles, femelles, petits) et obtenir des informations sur la nutrition de ces animaux, leur mode de vie et leur reproduction (nombre de petits, gestation, ...).
Pour finir les élèves se sont défoulés dans le labyrinthe végétal formé de haies de charmes taillées.

La météo clémente de la journée a permis à nos petits citadins de découvrir, avec sérénité, la vie de la ferme et les attraits de la campagne : une atmosphère calme, de l’espace, plein d’animaux qui adorent les caresses, …
Un vrai délice !

Tous voulaient rester dans ce paradis.
Une véritable exploitation agricole est un super support pédagogique !
Une journée merveilleuse !