Aujourd’hui, nos éco délégués avaient rendez-vous à Evry, dans les jardins de la préfecture de l’Essonne. Malgré la pluie, tous étaient impatients de découvrir le rucher.

 Jocelyne Gaillard, une apicultrice essonnienne venue de Montlhéry nous attendait avec une question : 

Pourquoi les abeilles ont-elles un rôle essentiel dans notre environnement ?

1)TOUT D’ABORD, MIEUX LES CONNAITRE EST LE PREALABLE INDISPENSABLE A LEUR PROTECTION.

 Voici le rappel que Jocelyne nous a présenté. On dénombre environ 20 000 espèces d’abeilles dans le monde, dont 1 000 en France. Il faut savoir que la plupart des abeilles ne produisent pas de miel. Parmi elles, l’abeille européenne (Apis mellifera) est un insecte domestiqué par l’Homme, depuis l’Antiquité, pour sa faculté à produire du miel. Cet insecte, qui fait partie de la famille des hyménoptères, vit naturellement en société dans des ruches. Les abeilles d’une colonie appartiennent à trois castes différentes : la reine, les ouvrières et les faux bourdons. Elles vivent toutes dans la ruche dont une partie est composée du couvain qui abrite les individus immatures (œufs, larves, nymphes).

La reine : il n’y en a qu’une par colonie, unique femelle fertile. Elle est plus grosse que les autres abeilles avec un abdomen bien plus développé car elle assure la ponte des œufs. Elle se nourrit de gelée royale et a une espérance de vie d’environ 3 ans. 

L’ouvrière : les abeilles ouvrières sont les plus nombreuses, jusqu’à 60 000 par ruche. Ces femelles stériles ont différents rôles : nourrice du couvain, nettoyeuse, butineuse, gardienne ou encore cirière. Elles ont une espérance de vie de quelques mois.

Le faux bourdon : c’est le mâle de l’abeille. On en compte environ 300 par ruche. Son seul rôle est de féconder les futures reines lors du vol nuptial. Il meurt après avoir rempli ce rôle.

Notre apicultrice nous a d’abord présenté le fonctionnement d’une ruche classique.

Puis, Preston a revêtu la combinaison apicole protectrice. 

Ainsi le travail peut être effectué en toute sécurité sans risque de piqure. Puis l’apiculteur va utiliser un enfumoir pour calmer les abeilles lors du prélèvement du surplus de miel. Bala et Yoni l’ont allumé puis donné à Preston. Ils ont été ravis que Jocelyne leur fasse confiance dans cette tâche qui requiert le respect des règles élémentaires de sécurité.

 2)L’ABEILLE EST SURTOUT UN MAILLON INDISPENSABLE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE :

 Elle a un rôle clé dans la pollinisation (moyen de reproduction des végétaux). Elle pollinise 80 % des plantes à « fleurs » du monde et contribue ainsi à la survie de nombreuses espèces végétales.

Malgré leur petite taille, les abeilles jouent un rôle indispensable, aussi bien pour la sécurité alimentaire que pour le bon fonctionnement de la biodiversité car elles permettent la stabilité des environnements en butinant en moyenne 700 fleurs par jour. Ainsi, à l’échelle planétaire, un tiers de la production de nourriture dépend directement de leur activité pollinisatrice. Elles sont donc un maillon essentiel de la chaîne en matière de survie, de qualité et de rendement des végétaux et par conséquent des fruits et des légumes. Selon le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) la valeur des services écologiques et économiques fournie par les abeilles correspond à 577 milliards de dollars !

Depuis quelques années, elles sont victimes d'un phénomène d'affaiblissement et de mortalité de leurs colonies dans le monde entier en raison notamment de produits chimiques (pesticides).

Si elles disparaissaient, de nombreuses plantes ne pourraient plus se reproduire et disparaîtraient à leur tour, entraînant par conséquent la perte de très nombreuses espèces végétales, véritable catastrophe pour notre humanité.

En plus, l’abeille se fait aussi manger par d’autres animaux, notamment, par le frelon asiatique, carnivore qui s’introduit à l’intérieur des ruches.

Conclusion : les abeilles sont menacées, redonnons-leur une place dans nos villes !

Les ruches cheminées de la préfecture d’Evry, sont innovantes. Elles permettent de faire vivre l'abeille et de créer une proximité entre l'homme et celle-ci. Ce nouveau type de ruche permet donc aux abeilles d'entrer et de sortir à plus de 2m50 au-dessus du sol et offre aussi la possibilité de les observer sans les déranger et en toute sécurité ; elles sont tout à fait adaptées aux zones à forte concentration urbaine.

Cette matinée s’est achevée par la dégustation d’un délicieux miel « évryen », bien différent de ceux que nous achetons dans les supermarchés ! Le pique-nique dans le jardin du trésor public, a permis l’observation d’abeilles butinant les fleurs de cette fin d’été (aster, pois de senteur et romarin). C’est là que Bala s’est exclamé : « Voilà peut-être le secret de ce miel si délicieux !

-Effectivement, ce sont des plantes mellifères » lui a répondu Audrey.

Puis Preston, Doudeley et Yoni, ont suggéré et « pourquoi n’installerions-nous pas une ruche au collège ? » Maël a répliqué : « Bonne idée ! Une ruche est facilement implantable, les matériaux sont écologiques et c’est très esthétique. » Tous en cœur, les éco délégués se sont écriés : « installons une ruche dans notre collège ! »

En tant que professeur de SVT, je n’ai pu qu’abonder dans ce sens : « Vous pourrez ainsi expliquer pourquoi l'abeille est un acteur clé pour notre environnement et changer les comportements vis à vis de cette espèce ! ». Je leur ai alors expliqué qu’il va falloir y réfléchir très sérieusement en réalisant un cahier des charges. Naturellement, une ruche ne peut pas être installée n'importe où ; pour des raisons évidentes de sécurité ; ce sont les préfets qui délivrent les autorisations. Puis il est conseillé de l’installer à proximité de fleurs mellifères, comme la lavande, le pissenlit, le tournesol ou encore le dahlia, ainsi que les plantes sauvages qui leur rappelleront leur habitat naturel. Les plantes aromatiques (thym, coriandre, menthe) pourraient s'avérer un bon allié. Notre pommier pourrait aussi bien leur plaire…

Affaire à suivre !...

Les abeilles sont menacées depuis plusieurs années en raison du changement climatique, des pesticides et autres prédateurs. En installant une ruche dans notre collège, nous contribuerions à maintenir tout un environnement (écosystème) via la pollinisation et ainsi préserver une espèce animale en danger

Dès le retour au collège, le miel récolté a été partagé avec l’ensemble de la communauté éducative qui a grandement apprécié !

Nos éco délégués n’en finissent plus d’essaimer les bonnes pratiques ! Bravo !